- YAN FU
- YAN FUYAN FU [YEN FOU] (1853-1921)Appelé Youling et surnommé Jidao, penseur de la fin des Qing, Yan Fu est originaire de Minhou (Fujian); diplômé de l’École navale du Fuzhou, il part en 1877 faire en Angleterre un stage à l’issue duquel, en 1879, il se voit attribuer la responsabilité de l’école navale du Zhili (Hebei). Expert en génie maritime, il n’en reste pas moins en contact avec les idéologies et systèmes politiques européens et médite sur les solutions à apporter à la crise chinoise, visant à développer la puissance et l’indépendance du pays. En 1895, après la défaite de la guerre sino-japonaise, convaincu de la faiblesse de son pays, il se consacre à la rédaction d’articles tels que «Le Bouleversement rapide du monde» («Lun shi bianzhi ji»), «L’Origine de la puissance» («Yuan qiang»), «Secrets pour sauver d’une crise» («Quwang juelun») et «Sur la Corée» («Bi Han»). Soutenant la théorie de Darwin, il attaque la politique totalitaire du gouvernement et préconise l’établissement d’un système constitutionnel propre à «éveiller la force du peuple», «éclairer sa sagesse» et «renouveler sa vertu». Sa traduction d’une partie de Evolution and Ethics de Huxley (Dian yan lun , 1898), en proclamant que «l’évolution est spontanée» et que «qui s’adapte aux circonstances survit», exercera une grande influence sur le monde des intellectuels. Yan Fu se retire en 1900 de son poste de doyen de l’École navale pour occuper celui de traducteur à l’École normale supérieure de la capitale; proposé en 1910 comme membre du Sénat, il s’efforce de présenter à la Chine les idées occidentales en traduisant The Study of Sociology de H. Spencer, The Wealth of Nations de A. Smith, L’Esprit des lois de Montesquieu, On Liberty et System of Logic de J. S. Mill. Après l’établissement de la république, devenu membre de la secte Shou’anhui, il s’adonne par réaction au conservatisme confucéen. Il finira ses jours dans le désespoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.